Misanthrope (2023) – Point de départ
Soirée du Nouvel An. Minuit approche. L’heure est à la fête dans Baltimore. Les gratte-ciels sont illuminés. Les gens font la fête. Soudain les douze coups arrivent. Des coups de feu partent. En pleine tête, en plein ventre… Mouche à chaque fois. Les victimes tombent les unes après les auteurs. Un sniper a décidé de commencer l’année de la plus belle des façons : procéder à une tuerie de masse.

Misanthrope (2023) – Critique
Alerte révélation : si vous n’avez pas vu le film, allez-le voir avant de vous ruer sur cette critique. Si vous n’aimez pas les films de tueurs en série, alors vous pouvez lire tranquille.
Quand vous lisez beaucoup d’éloges sur un film, qui plus est, de gens dont vous appréciez le travail de critique, les attentes vis-à-vis du film en question sont forcément exigeantes. Et lorsque ces attentes ne sont pas comblées, la déception est immense. Il aurait fallu ne rien attendre pour être un tant soit peu satisfait.
Misanthrope m’a donc beaucoup décu. J’attendais énormément de ce film policier se déroulant de nos jours à Baltimore où une jeune flic, un chef du FBI sous médocs enquêtent sur un tueur en série bien retors. Le premier quart d’heure où le réalisateur montre cette tuerie, l’explosion de l’immeuble d’où a tiré le tueur, l’évacuation… est vraiment très bien fait. On se dit qu’on va assister à un grand moment de cinéma. La mise en scène et la musique fonctionnent en symbiose. Seulement, la suite décline au fil des minutes pour finir dans le grotesque. Le début du film en termes de tension et de narration n’est finalement qu’une promesse avortée, comme l’est Drive par exemple.
Dans la narration, l’enquête patine assez rapidement. Et le scénario s’attarde sur les problèmes psychologiques des protagonistes plutôt que sur le cœur du film, à savoir la traque d’un tueur en série. À la différence de Que Dios ne pardone, où les caractères des deux flics rajoute à la puissante réflexion qui sous-tend le film. Ici, on a l’impression qu’il s’agit plus de remplissage qu’autre chose. On a du mal à se passionner à leurs errements : addiction autodestructrice pour la flic, lutte contre la hiérarchie pour le chef du FBI.

Pour résumer, toute la tension narrative induite par le premier quart d’heure n’est jamais pleinement exploitée. Et comme on n’est pas emballé, on relève les incohérences, comme le fait qu’une flic sortie de nulle part soit pris sous l’aile du chef du FBI pour avoir professé une remarque pleine de mystère, genre « c’est l’élue, c’est elle ». On flirte clairement avec le ridicule. J’aurais aimé voir la traque d’un serial-killer. Pas une réflexion oiseuse sur le monde qui va mal. Il va mal donc je peux flinguer qui je veux. C’est limite le discours auquel on assiste. Donc, un conseil, allez voir plutôt un classique du genre comme Le silence des agneaux. Si vous avez vu et revu tous vos classiques, alors, allez voir Misanthrope car il y a quand même quelques bonnes choses à prendre, ne serait-ce que ce premier quart d’heure qui est très réussi.
NB : le succès critique de ce film vient aussi du fait que le réalisateur, Damian Szifrón, a séduit le monde entier avec son vain Les nouveaux sauvages, film à sketch, certes brillamment réalisé, mais coquille vide, superficielle et vulgaire sur des gens qui pètent des plombs.
Misanthrope (2023) réalisé et écrit par Damián Szifrón avec principaux Shailene Woodley, Ben Mendelsohn, Jovan Adepo, Ralph Ineson…
Pour ceux qui aiment les bandes-annonces :
