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Touchez pas au grisbi (1954) – Critique

Touchez pas au grisbi avec Gabin et Ventura

C’est d’abord une musique. « Mon air » explique Max à son pote Riton. Un thème lancinant, mélancolique à l’harmonica et au piano, composé par Jean Wiener. Un morceau devenu, au fil des années, indissociable du film noir. Martin Scorsese le reprend dans son excellent The Irishman.

L’histoire est linéaire : Max et Riton, deux truands qui vont gentiment sur la fin, viennent de faire un dernier coup, 50 millions en lingots d’or dérobés à Orly. Le grisbi attend gentiment dans le coffre d’une tire avant d’être écoulé. Mais Angelo (premier rôle de Ventura au cinoche) aimerait faire main basse dessus. Un aussi joli butin, ça donne de l’appétit.

https://www.filmpolicier.fr/2022/07/11/l-impasse/

Ce que nous raconte Touchez pas au grisbi va au-delà du simple film de gangsters. C’est l’amitié de deux hommes, Max et Riton, une amitié bancale, mais une amitié qui tient depuis vingt piges. Ils ont leurs rituels, leurs lieux de sortie, leurs « dames de compagnie » mais ils vieillissent. L’un en a marre, l’autre s’accroche par pur enfantillage. Ce dernier coup, c’est la possibilité d’en finir une bonne fois pour toutes, de raccrocher ad vitam aeternam : « Cette affaire-là, c’était ma dernière affaire à moi. On la faisait, puis on était tranquille. Y’a longtemps que je l’attendais, tu sais. Y’a longtemps que j’en ai marre de toutes nos p’tites conneries et de tout not’ cirque. J’veux prendre ma retraite, moi, tu comprends pas, non. » Mais Riton va trop parler. Son cœur de midinette va lui jouer des tours. Et Max devra faire un choix, être un homme ou un truand. Sauver son amitié ou son grisbi.

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En deux nuits et une journée, le film nous raconte l’histoire d’une vie, celle d’un homme aux différentes facettes que personne ne connaît véritablement. Celle d’un homme qui a la possibilité de s’élever ou de rester dans sa fange. Gabin tient un de ses meilleurs rôles. Il n’en fait pas trop. Il est calme, maître de lui-même, secret. Grâce au succès du film, qui sort en 1954, il revient dans la lumière. Il n’est plus le Gabin amoureux, play-boy de ses jeunes années. Les gens le voient sous un autre angle. La force tranquille, le sage, impeccablement sapé.

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Plutôt que de se farcir une comédie française avec des amis qui discutent autour d’un barbecue ou de regarder un Avengers bourré d’effets spéciaux numériques à en vomir, l’alternative Touchez pas au grisbi est vivement recommandée. On ne gaspille pas son temps. On se laisse porter par cette petite musique entêtante, ces acteurs, cette mise en scène, cette ambiance…

Touchez pas au grisbi (1954) de Jacques Becker avec Jean Gabin, Lino Ventura, René Dary, Jeanne Moreau, Dora Doll…

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